Fort-Chardon

De Symbaroum
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Les barbares

Agdala

La Sorcière barbare n’est pas la résidente la plus agréable de la ville. Elle semble abhorrer Fort Chardon, et quelques instants en sa compagnie pourraient suffire à vous convaincre qu’elle déteste encore davantage son fils Alomar — de n’être qu’un bon à rien, de la forcer à vivre parmi les Ambriens et de ne pas lui avoir donné de petits-enfants. Seuls les ragots sur les Sorcières, les chefs barbares et les actions de leur clan semblent la mettre de bonne humeur, et à se vanter de tout connaître à ce sujet.
Agdala peut également se révéler utile d’autres façons, si elle se montre accommodante. Elle demeure tout d’abord une puissante Sorcière, qui peut être convaincue d’aider votre cause pour peu qu’elle juge vos objectifs bénéfiques et justifiés. Elle serait d’après les rumeurs, et ce moyennant paiement, capable de converser avec les morts et de prédire l’avenir avec précision. Elle est également la plus grande spécialiste en légendes barbares de Fort Chardon, qu’il s’agisse de les conter ou d’interpréter leur véritable sens.
Les personnes ayant sollicité ses services évoquent généralement leur rencontre avec la Sorcière d’une voix tremblante, les yeux emplis d’inquiétude. Elle préfère être payée en faveurs plutôt qu’en thalers, et profère des menaces de terribles malédictions à tous ceux qui oseraient répéter les informations qu’elle révèle. Compte tenu de cela, il n’est pas étonnant de voir les habitants de Fort Chardon effrayer leurs enfants avec les histoires de la vieille Sorcière Agdala plutôt qu’avec celles de l’Huldra de Karvosti. (CdG p. 27)

La mission du Père Sarvola

Références

L’apostat Sarvola
Selon la Curie, l’organe dirigeant de l’Église du Soleil, le Père Sarvola est un hérétique propageant de fausses doctrines et traînant le sublime nom de Prios dans la fange. Mais ils sont les seuls à s’inquiéter des agissements de l’apostat. Bien au contraire, beaucoup approuvent silencieusement les activités du missionnaire auprès de la racaille gobeline et des barbares, ainsi que ses appels à la générosité, à l’amour et à la fraternité. En résumé, tant que la reine, Lasifor Noirenuit, le Grand Maître Seldonio et toutes les personnes influentes tolèrent les actions de Sarvola, la Curie ne peut pas grand-chose, du moins pas ouvertement. (LdB p. 51)

La Mission
Un bâtiment tout proche de l’Esplanade des Antiquités a empoisonné les relations entre le maire Noirenuit et la Curie, l’assemblée des dirigeants de l’Église du Soleil. Il s’agit de la mission d’un prêtre du Soleil de haut rang, le Père Sarvola. Le vieil homme est réputé dans l’Église pour avoir dénoncé des pratiques grossières, cruelles, et condamnatoires. Il prêche que : « Tel le soleil qui nous baigne tous généreusement de ses rayons, nobles comme humbles, pécheurs comme dévots, notre Église doit traiter tous les enfants de Prios avec le même amour et la même chaleur. » Il dispose depuis environ deux ans d’un héritage conséquent, qu’il utilise pour diffuser son message d’amour et de compassion. De plus en plus de prêtres à peine ordonnés prennent la décision de venir l’aider à gérer sa soupe populaire à Noirelande, et y faire un peu de prosélytisme comme chez les Karabbadokks. Les théurges littéralistes, en particulier le Père Elféno à la tête du temple du Soleil local et les Manteaux noirs, condamnent fortement la permission accordée par le maire Noirenuit à Sarvola de mener ce mouvement hérétique en ville. Le maire leur rétorque que tout individu payant ses taxes et ne provoquant pas d’émeute est toujours le bienvenu.
Toutefois, il semblerait que des agents de l’Église aient décidé de prendre l’affaire en main. De nouvelles rumeurs malveillantes concernant Sarvola apparaissent chaque jour et ses sermons sont souvent interrompus par des huées et de violentes réactions, à priori spontanées, dans l’assistance. (LdB p.46)

La Mission de Sarvola ne comporte que trois pièces. Le foyer occupe la majeure partie du bâtiment à un seul étage, et c’est à cet endroit que la congrégation se réunit pour échanger sur Prios et écouter les sermons informels de Sarvola. Une tapisserie sobre recouvre l’un des murs, elle représente le soleil déclinant de Prios en jaune sur un fond bleu. En plus du foyer, il y a seulement les quartiers privés de Sarvola et une cuisine. Le jeune Aluin dort sur un divan dans la cuisine. (CdG p. 119)

L’affaire Sarvola
Sarvola de la maison Bargomol est l’unique survivant d’une famille noble dont les autres membres refusèrent de quitter leurs terres situées dans l’est de l’Albérétor, et qui finirent par connaître un destin particulièrement cruel. Sarvola suivit son tuteur Péonio vers la Terre Promise où il devint rapidement connu sous le nom de Sarvola l’Incroyant. Les querelles qui l’opposaient à celui qui allait devenir Premier Théurge de la Cathédrale des Martyrs à Yndaros prirent une telle ampleur que Sarvola finit par quitter l’Église. Il trouva refuge dans l’enceinte de Fort Chardon, où il put s’installer grâce à la petite fortune récupérée dans la résidence familiale, en Albérétor.
L’établissement de la Mission à Fort Chardon fut perçu comme une hérésie et déclencha une crise diplomatique dont Sarvola lui-même ne fut pas mis au courant. Au sein de l’Église de Soleil, il existait (et existe toujours) deux factions distinctes – l’une dogmatique, dont l’influence avait été renforcée par la guerre contre les Sombres Seigneurs ; l’autre plus tempérée et miséricordieuse, dont l’idéologie puisait ses racines dans l’ancienne foi. Les représentants de la seconde étaient en grande majorité favorables aux idées défendues par l’hérétique et bénéficiaient de la confiance de la Reine, de plus en plus mal à l’aise avec la rhétorique sulfureuse des Théurges et des liturges.
Le maire Noirenuit comptait bien livrer Sarvola aux loups lorsque Déséba l’Anciennela dirigeante informelle de la faction la plus tolérante de l’Églisearriva à Fort Chardon, porteuse d’un message de Korinthia. La Reine promettait qu’elle et ses proches alliés au sein de l’Église du Soleil persuaderaient le Premier Père de laisser Sarvola tranquille, à condition que l’apostat demeurât dans l’enceinte du Fort. Noirenuit, qui appréciait grandement la Mission pour ses effets apaisants sur certaines franges de la population, accepta avec joie la proposition. De son côté, le Premier Père Jécibégaï fut autorisé à envoyer une troupe de Templiers sur la colonie libre de Terrelande, dans les collines situées à l’est de la Nouvelle Bérétor. Le massacre qu’ils perpétrèrent au sein de ce repaire d’hérétiques n’a jamais été rendu public. (CdG p. 40)

Le Clergé
Malgré les troubles causés par le père Sarvola, l’Église du Soleil conserve une forte emprise sur les habitants de la ville. Le père Elféno est, à juste titre, aussi admiré que craint, ne serait-ce que pour son amour inconditionnel envers Prios et la force qui anime chacune de ses paroles. Le prieur Émundi est également très populaire, même s’il est rarement vu dans les rues de la ville. Quand il franchit la Porte Sud pour la première fois, il s’exclama qu’il était venu à l’endroit qui répond le mieux à la volonté de Prios de voir les hommes dompter et cultiver les étendues sauvages — des paroles que les habitants aiment à répéter avec fierté. Il convient de préciser qu’Elféno n’est pas le représentant le plus influent de l’Église à Fort Chardon, pas davantage que ne l’est Émundi. Dans le dôme de cuivre du Temple du Soleil vit Déséba l’Ancienne, la seule personne à avoir été honorée du titre de Porteuse de Lumière de son vivant — après avoir miraculeusement guéri Korinthia et Jécibégaï, lorsque la Reine fut libérée des griffes des Sombres Seigneurs.
Les représentants de l’Église du Soleil présents à Fort Chardon possèdent chacun des ambitions politiques différentes. Ils travaillent dur à répandre la parole de Prios, à aider ceux qui participent à l’exploration de Davokar et à protéger la ville de la Corruption. Quant à Sarvola, Déséba a ordonné à ses subordonnés de l’ignorer, affirmant vouloir éviter un conflit avec le maire Noirenuit — une décision qui ne manque pas d’exaspérer Elféno et Émundi, bien qu’ils s’y plient. En réalité, les méfaits dont l’apostat est régulièrement la cible ne sont pas orchestrés par le temple ou le monastère, mais par certains roturiers parmi les plus radicaux. Le plus sérieux des conflits qui agitent actuellement l’Église porte sur l’interprétation des commandements de Prios. La thèse dominante, qui s’est imposée à la suite de la Grande Guerre, décrit Prios comme un être strict, impitoyable et belliqueux. Toutefois, selon les anciennes croyances, Prios n’est qu’une divinité parmi d’autres, aimante, compatissante et pacifique. Les défenseurs de cette seconde interprétation sont de plus en plus nombreux mais, mis à part Sarvola, ils préfèrent garder le silence en attendant que la Reine accepte de les soutenir publiquement. Elféno soupçonne également Déséba de ne pas être loyale envers le Premier Père. Le Théurge souhaiterait pouvoir agir sans avoir à répondre de ses actes devant la Porteuse de Lumière, mais il se refuse à la trahir, d’autant qu’elle bénéficie de l’entière confiance de Jécibégaï.
Pour le reste, les prêtres de l’Église du Soleil estiment ne devoir rendre des comptes qu’à Prios. Les querelles et intrigues qui opposent les autres factions ne les concernent pas ; le devoir des prêtres consistant simplement à s’assurer que les commandements de l’Ordonnateur des lois soient respectés. Il n’est pas rare qu’en cas de conflit entre deux factions, les prêtres choisissent de soutenir le parti dont les ambitions sont susceptibles de servir au mieux les intérêts de Prios. Il est également important de préciser que pour la majorité des membres de l’Église, à commencer par le Premier Père, les elfes du Pacte de Fer représentent l’incarnation même du mal. Il est du devoir des serviteurs de Prios de les débusquer, eux et leurs alliés, et de les brûler vifs ! (CdG p. 45)

Aluin
Avant que Sarvola ne s’installe à Fort Chardon, il erra dans Davokar pendant une année. Sa survie ne peut être qualifiée que de miraculeuse ; les mages ayant eu vent de cette prouesse affirment que le prêtre du Soleil ment ou qu’il a bénéficié de la protection d’un puissant esprit sylvestre pendant la majeure partie de son trajet. Cette dernière hypothèse semble confirmée par la présence du jeune Aluin.
Durant son séjour dans la forêt, Sarvola fit un rêve récurrent, et très déplaisant à ses yeux, dans lequel il avait des relations charnelles avec une créature sublime, mais bestiale se faisant appeler Ala. Était-ce seulement un rêve ? Un jour d’été de l’an 21, un petit garçon se présenta à la Mission et vint tirer sur l’ourlet de la robe de Sarvola. « Je suis Aluin », déclara-t-il.
« Mère Ala dit que je suis à toi et que je vais vivre avec toi.»
L’étrange petit garçon prit ses quartiers à la Mission, le canapé de la cuisine lui faisant office de couche, et il va et vient à sa guise. Le prêtre agit comme à son habitude : il doute, avec amour et bienveillance. D’un côté, ce petit garçon l’effraie, notamment depuis que des amis en qui il a toute confiance lui ont affirmé que le petit être ne possédait pas d’ombre spirituelle. D’un autre côté, Aluin est le seul être vivant qui parvient à faire naître un sourire spontané sur les lèvres de Sarvola.

Galéno, missionnaire
Galéno est âgé de vingt-six ans et ne se souvient guère de l’endroit dans lequel il a grandi, si ce n’est des nuages de poussière des terres stériles et la recherche incessante d’eau potable. Le camp de réfugiés d’Yndaros n’était pas plus réconfortant, son père y mourant de tuberculose et sa mère l’abandonnant pour un inconnu au regard froid et aux rêves de chasse au trésor. Recueilli par un charitable prêtre du Soleil, il fut envoyé à l’école religieuse où il apprit à révérer Prios, le Dieu unique.
Galéno étudia avec assiduité et lut tout ce qui lui tombait sous la main, à la recherche de textes en accord avec la bonté de son père adoptif. Mais il n’y trouva que des règles aussi froides qu’un cœur de pierre, des passages justifiant la loi du plus fort et des exigences universelles visant à la vénération inconditionnelle et autodestructrice du Dieu Unique. Puis il entendit parler du Père Sarvola...
Deux mois plus tard, il avait quitté Yndaros et repris ses études à la Mission de Fort Chardon, bien déterminé à prêcher l’amour de Prios à des gobelins illettrés ainsi qu’à tous ceux qui cherchaient des trésors dans leurs bouteilles de bière noire. Jusque-là, il n’a guère gagné que quelques bastonnades et autres volées de coups, mais il ne compte pas abandonner. Il rêve de s’aventurer loin dans les bois dans l’espoir de tomber sur le campement de l’une des nombreuses tribus de gobelins, pour bien sûr les convertir au service de Prios. Il prendra la route dès qu’il aura trouvé une escorte convenable. (LdB p. 49)

Données techniques CdG p. 120

Le Guet

Marvello

Ilantro, medicus de la garde

"vieil ivrogne" MdlB p. 13